Les connaissez-vous bien ? Revue de presse pour découvrir la Ministre, Jacqueline Gourault, Marc Fesneau, le Président du groupe MoDem à l’Assemblée et nos députés !

Le groupe MoDem à l’assemblée nationale (47 députés)  compte bien être  « soutien » de l’exécutif, mais aussi « force de proposition », « acteur et entraîneur ».

Sur ce sujet, retrouvez l’article du journal « Le Point« , en cliquant ICI  ou directement, ci-dessous

« Soutenir, tout en se démarquant : le MoDem cherche son créneau pour ne pas rester dans l’ombre de La République en marche, à l’image de son patron François Bayrou qui compte bien rester « acteur » du quinquennat malgré son départ du gouvernement.

Derrière la visite annoncée d’Edouard Philippe à François Bayrou, samedi à Pau, il y a donc la volonté d’afficher la solidité des liens entre l’exécutif et le parti centriste, fort de 47 députés et « pilier de la majorité », dit-on à Matignon.

C’est l’occasion aussi de soigner le maire de Pau, qui avait choisi en juin de quitter le ministère de la Justice, comme Marielle de Sarnez (Affaires européennes) et Sylvie Goulard (Défense), car son parti était englué dans une affaire d’emplois d’assistants parlementaires présumés fictifs.

« J’ai des relations étroites et fréquentes avec le président de la République et le Premier ministre », souligne auprès de l’AFP M. Bayrou, qui se veut à la fois « soutien » et « quand (il peut), force de proposition », « acteur et entraîneur ».

« Bayrou, c’est un farouche défenseur du gouvernement. Mais il parle librement », insiste un député MoDem, qui voit le leader centriste comme « le gardien du phare » dont le rôle est « de dire ce qui va ou ne va pas ».

M. Bayrou a ainsi loué récemment « la vision réformiste » d’Emmanuel Macron, tout en déplorant auprès du Point que « l’opinion ne voi(e) pas clairement la direction, le but » que le gouvernement « se fixe ».

Témoin de sa volonté de peser dans les réformes à venir, le maire de Pau a aussi mis en avant des mesures estampillées MoDem. « J’ai proposé qu’on réfléchisse, pour prendre le relais des emplois aidés, à un statut nouveau d’emplois associatifs », explique-t-il. « On peut également réfléchir à la mise en place d’une année de préparation à l’université pour des étudiants identifiés comme étant en risque d’échec. »

A l’Assemblée, le groupe cherche aussi à imprimer sa patte, aux côtés du mastodonte de La République en marche et ses 314 députés. Bien que composé essentiellement de novices au Palais-Bourbon (un seul sortant, le Réunionnais Thierry Robert), le contingent orange se prévaut d’une certaine expérience politique.

– « Tradition politique » –

« Nous avons un cursus, un corpus intellectuel solidement établi », loue ainsi Marielle de Sarnez en rappelant que le MoDem avait été une force « stable et solide » durant l’été, quand le groupe REM traversait des turbulences.

« Le MoDem est une organisation qui a une tradition politique, une longue expérience et des cadres soudés qui ont traversé des tempêtes », abonde François Bayrou.

« En Marche est une expérience neuve, une organisation en formation quand nous sommes en confirmation », ajoute-t-il, rejoint par un député REM qui souligne la « culture politique plus ancrée et un peu plus de centre-droit » du MoDem.

Au quotidien, les deux composantes de la majorité apprennent peu à peu à se connaître, après quelques événements communs (séminaire, cocktail).

Du côté de La République en marche, un parlementaire se dit « surpris que ça se passe aussi bien » entre les deux groupes.

Il est vrai que les relations entre Richard Ferrand, le patron des députés REM, et François Bayrou, ont pu être tendues durant les campagnes présidentielle et législatives. Mais certains parlementaires REM « ont été proches du MoDem à un moment », plusieurs même s’étant présentés sous cette bannière à de précédentes élections, remarque un cadre du parti de François Bayrou.

Les députés MoDem ont intégré les petits groupes d’étude mis sur pied durant l’été par le parti présidentiel et destinés à plancher spécifiquement sur certaines réformes. Dans les semaines à venir, « on va formaliser des moments de travail intergroupe », précise ainsi un élu MoDem.

Cependant, les appareils n’ont pas su trouver de terrain d’entente au niveau national pour les élections sénatoriales, mais seulement des alliances au cas par cas, ce que tous disent déplorer. Signe que les deux partis ne sont jamais à l’abri d’un soudain coup de froid quand il s’agit de défendre leurs intérêts respectifs. »

Leur président de groupe, Marc Fesneau trace aussi son « sillon ». Pour mieux le connaître, voici son portrait dressé par Laurent de Boissieu (article du quotidien La Croix du 7 Septembre, paru sous le titre:

« Marc Fesneau, un sillon sans plan de carrière »

NOUVELLES FIGURES POLITIQUES (4/7). Au sein de l’écrasante majorité présidentielle d’Emmanuel Macron, François Bayrou a fait élire à l’Assemblée nationale une génération d’élus locaux qui lui étaient restés fidèles.

En politique, il y a ceux qui ne vivent un mandat que comme une marche avant d’en gravir une autre, plus haute. Et il y a ceux qui ne bâtissent pas de plan de carrière. Marc Fesneau, président du groupe MoDem, appartient à cette seconde catégorie.

S’il est né et a grandi à Paris, le jeune homme s’est ensuite installé à Marchenoir, commune de 650 habitants du Loir-et-Cher. Sa famille en est originaire et y avait conservé des attaches pour les vacances et les week-ends. « Je ne me suis jamais senti Parisien et j’avais besoin de retrouver mes racines », explique-t-il. Plus tard, ce choix de vie sera « un des points d’accroche avec François Bayrou ».

Il est élu conseiller municipal de Marchenoir en 1995, à 24 ans. En 2008, il en ceindra l’écharpe de maire. Adhérent de l’UDF puis du MoDem depuis 1997, Marc Fesneau intègre l’entourage de François Bayrou via Jacqueline Gourault (actuelle ministre), [voir son portrait ci-dessous) qui l’engage comme assistant parlementaire dans la foulée de sa première élection au Sénat, en 2001. Parallèlement, il reprend des études à Sciences Po.

Il « connaît bien la ruralité »

En 2004, il accède au conseil régional après la fusion entre les deux tours des listes UMP et UDF. En 2010, c’est à son tour de conduire la liste MoDem, cette fois isolée et éliminée au soir du premier tour. Entre-temps, François Bayrou a en effet rompu avec la droite, faisant éclater l’UDF. Dans le Loir-et-Cher, Maurice Leroy est resté à droite, tandis que Jacqueline Gourault et lui-même sont demeurés fidèles à François Bayrou.

Marc Fesneau (MoDem) et Maurice Leroy (UDI) sont dorénavant tous les deux députés. Leurs relations sont « apaisées et constructives ». Il est vrai que le premier ne s’est pas présenté dans la circonscription du second, où se situe pourtant sa commune. Une décision qui répond à une « logique territoriale », avance-t-il.

Son territoire coopérerait davantage avec Blois, vers le Sud, qu’avec Vendôme, vers l’Ouest. Mais aussi une « logique politique », concède-t-il. De fait, il lui était plus facile d’affronter, puis battre, un PS qu’un ex-UDF comme lui.

Maurice Leroy a d’ailleurs rendu hommage à Marc Fesneau en expliquant dans La Nouvelle République du Centre-Ouest que celui-ci « connaît bien la ruralité », par opposition aux parlementaires de La République en marche qui « sont des urbains ».

Secrétaire général du Modem depuis 2010

Après des études scientifiques (Deug de Sciences de la nature et de la vie) et une mission au ministère de l’agriculture, celui qui découvrira véritablement la nature en chassant a d’abord travaillé à la Chambre d’agriculture de Loir-et-Cher.

Il y a rencontré son épouse et mère de ses trois enfants, qui ont aujourd’hui entre trois et douze ans. En 2010, c’est naturellement le portefeuille de l’agriculture que François Bayrou lui confie dans son « cabinet fantôme ».

Derrière un visage resté juvénile, Marc Fesneau aime gérer les relations humaines au quotidien. Un talent indispensable à la tête d’un groupe de 47 membres, qu’il a développé aussi bien à la présidence de la Communauté de communes Beauce et Forêt qu’au sein du parti, dont il est secrétaire général depuis 2010.

Outre sa propre élection, sa grande satisfaction fut de l’être avec une génération de militants qu’il avait accompagné à l’Institut de formation des élus démocrates.

Photo : Marc Fesneau, source La Croix du 7 septembre

Jacqueline Gourault, « femme de l’ombre »

( reprise du titre du journal l’Opinion du 7 septembre : De Bayrou à Collomb, Jacqueline Gourault (MoDem), femme de l’ombre » . Caroline Vigoureux.

Cette intime de François Bayrou est depuis juin ministre auprès du ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb. Elle est la seule membre du gouvernement à être candidate aux élections sénatoriales
Dans son bureau du ministère de l’Intérieur, ses cartons du Sénat n’ont pas encore été tous déballés. Voilà deux mois et demi que Jacqueline Gourault s’est installée ici et elle n’a pas eu le temps de les défaire. Arrivée rue de Cambacérès, cette ancienne professeure d’histoire-géographie de 66 ans a été submergée par la masse de travail. Les messages de félicitations défilaient sur son portable et les dossiers s’accumulaient sur son bureau. Il faut dire que la vice-présidente du Sénat a débarqué là dans des circonstances précipitées et particulières. C’était au lendemain de la démission de François Bayrou et Marielle de Sarnez du gouvernement, suite aux soupçons d’emplois fictifs au MoDem.

Pour compenser leur départ, François Bayrou avait fourni à l’exécutif plusieurs noms de « ministrables » issus de son parti. Jacqueline Gourault ne s’attendait pas une seule seconde à être ministre. Elle n’y avait même jamais songé de sa vie. Alors, quand le secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler, l’a appelée, quelques minutes avant de monter sur le perron de l’Elysée, pour lui faire la proposition de devenir ministre auprès du ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, elle a accepté.

D’abord parce que les collectivités locales, c’est sa spécialité. Cela fait des années qu’elle planche sur ses thématiques au Sénat. Aussi parce qu’avec Gérard Collomb, ses relations sont excellentes. Ils se côtoient de longue date au Palais du Luxembourg, où ils siégeaient ensemble à la commission des Lois. Et plus récemment, pendant la campagne, l’ancien maire de Lyon a joué un rôle actif dans le rapprochement entre Emmanuel Macron et François Bayrou.

Les amis de toujours. Comme l’ont fait l’Elysée et Matignon, les deux ministres ont mutualisé leurs moyens. Le directeur de cabinet adjoint de Jacqueline Gourault, Thierry Bonnier, est aussi celui de Gérard Collomb. Ils partagent également le même conseiller parlementaire, Julien Autret. Quand le ministre de l’Intérieur a besoin de se faire remplacer, c’est Jacqueline Gourault qui vient à sa place. Pour le reste, elle a pris en charge les sujets liés à l’immigration et aux collectivités locales. « Nous avons une relation de confiance, je suis associée à tout », assure-t-elle.

Comme ils le font depuis des années, François Bayrou et Jacqueline Gourault continuent d’échanger plusieurs fois par jour par téléphone. Il l’appelle pour analyser l’actualité politique comme pour lui raconter qu’il vient de s’acheter un nouveau chien, en même temps qu’Emmanuel Macron. Jacqueline Gourault fait partie des rares intimes du patron du MoDem. Ils se connaissent depuis 1983, se sont mariés la même année, ont des enfants du même âge, et tous deux ont 66 ans.

Ministre en campagne. La sénatrice était l’une des rares personnes à qui François Bayrou avait fait part de ses hésitations à quitter le gouvernement en juin dernier. La situation du ministre de la Justice devenait inextricable. Lui qui a fait le choix de démissionner pourra-t-il revenir au gouvernement ? « Je ne sais pas répondre à cette question, répète Jacqueline Gourault, ses yeux bleus perdus dans le vague. L’affaire en soi, c’est que dalle. J’aime autant que ça soit derrière nous ».

Inconnue du grand public, la sénatrice de Loir-et-Cher est très populaire au Palais du Luxembourg. Candidate à un troisième mandat, elle réserve ses fins de semaine pour sillonner les 291 communes du département. La ministre devrait être réélue sans difficulté. Sauf qu’elle ne siégera pas au Sénat puisqu’elle ne peut pas cumuler ses deux fonctions. Une curiosité qui est pourtant très classique en politique. Elle s’en défend : « Je ne vois pas pourquoi je ne me représenterai pas. Quand on est ministre, on ne sait pas combien de temps ça dure. Et j’ai toujours considéré que je tenais ma légitimité de mes mandats locaux et de sénateur ».

 

 


Viviane Boussier, le 9 septembre 2017