Lettre de François Bayrou aux adhérents du MoDem

Chers amis,

L’année politique, qui suit l’année scolaire, s’achève. Le bilan est encourageant : nous avons franchi avec succès le double obstacle des élections municipales et européennes.

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Les élections municipales nous ont permis de conserver les mairies que nous détenions et d’obtenir de nombreux gains. Nous avons implanté des équipes de gestion locale dans de très nombreuses villes. Notre succès à Pau, qui s’ajoute à ceux de Saint-Brieuc, Mont-de-Marsan, Talence, Hérouville ou Pontivy a été un des plus suivis de cette élection au printemps.

Les élections européennes nous ont permis, dans un climat pourtant largement hostile aux idées européennes, d’obtenir avec nos alliés de l’UDI un score de quelque 10 % des voix, qui était l’objectif que nous nous étions fixé, et de dépasser 12 % en Ile-de-France et dans l’Ouest. Nous avons fait élire sept députés européens, Marielle de Sarnez, Sylvie Goulard, Nathalie Griesbeck, Robert Rochefort, Jean Arthuis, Dominique Riquet, Jean-Marie Cavada, qui siègent tous au sein de la délégation du Parti Démocrate Européen au groupe ADLE. Tous occupent des responsabilités importantes au sein du Parlement européen, à commencer par Jean Arthuis qui y préside désormais la Commission du Budget.

Dans un contexte particulièrement difficile, nous pouvons donc regarder avec fierté le chemin parcouru par notre courant politique entre la rentrée 2013 et cet été 2014. Mais notre pays connaît des difficultés sans précédent devant lesquelles, plus que jamais, notre responsabilité sera engagée. En effet, jamais depuis le début de la Ve République on n’a connu une perte de confiance si grave et parallèle à l’égard du pouvoir comme de l’opposition.

L’aggravation continue des difficultés économiques, sociales et morales de la société française, les scandales à répétition qui révèlent des manquements graves à la loi et aux principes républicains, tout cela mine notre pays.

Les deux partis dominants portent aux yeux des Français leur part de responsabilité. Cette situation est lourde de menaces. Tous les Français voient, et ressentent, le besoin d’un espoir nouveau, d’un sursaut républicain. Nous avons, face à cette attente, une responsabilité particulière.

Et cela pour au moins deux raisons principales : d’abord parce que nous avons, avant d’autres, vu venir cette dégradation, l’avons analysée et en avons prévenu les Français : sur les dérives de la vie publique, sur les déficits et la dette, sur les blocages institutionnels, sur le « produire en France », sur la privatisation des autoroutes, sur les affaires et les « abus de pouvoir », nous avons été en première ligne, et souvent seuls. Les faits ont apporté leur sceau de vérité.

La deuxième raison de cette responsabilité particulière est que le Mouvement Démocrate, depuis sa fondation, a choisi de penser la politique en termes de pays et d’intérêt général, et pas en termes de partis, de camps ou de clans.

Il affirme la nécessité, pour reconstruire, de surmonter les frontières politiques traditionnelles. Or telle sera bien la condition de la reconstruction républicaine. Nous avons commencé avec les diverses organisations du centre, vainement éparpillé, mais nous affirmons la nécessité d’aller au-delà et, pour que notre pays s’en sorte, de rassembler chaque fois que possible toutes celles et tous ceux qui s’accordent sur l’essentiel.

Il nous revient de proposer aux Français un plan de reconstruction et de favoriser les conditions politiques de ce mouvement. Cette réflexion devra embrasser un renouveau de l’action publique, aussi bien de l’État, des collectivités locales, des organismes sociaux, pour qu’elle soutienne l’initiative et la créativité de la société au lieu de la paralyser.

Elle devra définir un modèle social qui recherche l’autonomie de ceux qui traversent des difficultés au lieu de les enfermer dans l’assistance. Elle devra dessiner un modèle institutionnel qui permette une vraie légitimité de l’action publique et des démarches de rassemblement sur l’essentiel.

C’est un défi exigeant et passionnant. Nous ne pouvons le relever que grâce à vous. C’est pourquoi il me faut vous demander deux engagements.

Nous avons besoin que vous renouveliez votre adhésion et que vous proposiez à vos proches de nous rejoindre. Nous avons une grande responsabilité, pas de dettes, mais un budget sans commune mesure avec le rôle que nous jouons et devons jouer. Seul votre soutien, par vos cotisations et vos dons, peut nous y aider ! Et c’est ici

Nous devons réussir notre université de rentrée. Tous les mouvements politiques qui nous entourent sont dans les affres de compétitions internes ou de préparation de congrès chahutés. Ce n’est pas notre cas ! Nous devons avancer ! À Guidel en Bretagne, du 19 au 21 septembre, nous devons approfondir notre réflexion et nous adresser aux Français comme porteurs d’espoir. Votre inscription est ici

Adhésion, contribution, inscription à l’université de rentrée. En ce moment si important pour notre pays, nous avons besoin de vous. C’est le moment ! Je vous dis ma confiance et mon amitié.


Bruno Millienne, le 19 juillet 2014