Archives pour la catégorie Europe

Lettre d’information de Marielle de Sarnez, députée au Parlement Européen, janvier 2016

La première lettre de l’année 2016, de Marielle de Sarnez est parue.

Les rubriques n’ont pas changé, ni l’idée de nous tenir informés des actualités du Parlement, des dossiers suivis et de ceux à venir.

Cette année 2016 sera celle des défis:

Jamais les défis n’ont été si nombreux, jamais l’exigence de réponses concrètes n’a été si forte. …

…Pourtant, si nous savons regarder en face les problèmes auxquels nous sommes confrontés, alors nous voyons bien quelles décisions devraient s’imposer…

…La question est donc posée : l’Union européenne aura-t-elle en 2016 le courage de se réformer pour retrouver une capacité à agir, à entraîner, sur les grandes questions qui touchent à notre avenir, à notre destin commun ?

…La balle est dans le camp des chefs d’État et de gouvernement.

…Plus que jamais, il est urgent de sortir de l’immobilisme, de passer aux actes, d’avancer.

La totalité de cette lettre (et des défis!) est ICI, sur ce lien

L’équipe du MoDem Europe 78 vous souhaite une très bonne année .. européenne … 2016

« L’Union au chevet de ses frontières »

Le Parlement européen réuni actuellement en session plénière à Strasbourg débat de la proposition de la Commission Européenne visant à remplacer Frontex par un système européen de garde-frontières et de garde-côtes plus efficace aux frontières de l’espace Schengen, alors que la hausse récente des migrations ébranle la confiance en cet espace. (site Parlement européen).

Ces débats ont pour but la préparation du Conseil européen des 16 et 17 décembre.

En effet, Mardi 15 décembre, la Commission européenne a présenté son projet de création d’un corps de garde-frontières de 1500 personnes (au lieu de 400 actuellement), mobilisables en moins de trois jours, et qui aurait la capacité de s’autosaisir en cas de menace jugée grave à une frontière de l’Union« , Une véritable bombe« , selon le quotidien Le Monde.

L’idée de créer un corps de garde-frontières européens et de garde-côtes est ancienne mais elle n’a jamais abouti, car une majorité des Etats s’y étaient opposés. L’actuel système, Frontex, n’a aucun moyen pour être efficace: ni moyens humains, ni moyens financiers ni, et c’est surtout ce qui explique son inefficacité, soutien des Etats.

Les attentats qui ont eu lieu à Paris ont contribué à la prise de conscience qu’il fallait agir. On ne peut plus dénoncer le manque d’action de l’Union Européenne et en même temps ne pas lui donner les moyens d’agir; on ne peut pas dénoncer l’arrivée incontrôlée des migrants et nos frontières passoires et n’accepter aucun moyen de contrôle: les terroristes ne connaissent pas de frontières, mais les services de renseignements en connaissent et les Etats n’acceptent toujours pas de perdre (si perte il y a) un peu de leur souveraineté.

La Commission propose aussi que ce corps de garde-frontières puisse intervenir « même là où il n’y a pas de demande d’aide de l’Etat membre concerné ou lorsque cet Etat membre estime qu’il n’y a pas besoin d’une intervention » (source l’Express). Ce serait un grand pas vers une gestion commune des frontières, mais cela suppose que les Etats acceptent d’abandonner un peu de leur souveraineté. Il y a aussi, peut-être, risque de difficultés juridiques avec le Conseil de Sécurité de l’ONU.

La France et l’Allemagne sont favorables à cette mesure, contrairement à l’Espagne et surtout aux Etats d’Europe de l’Est.

La commission propose aussi de modifier le Code de Schengen et de pouvoir contrôler des ressortissants européens aux frontières de l’espace Schengen.

De toutes façons, nous sommes confrontés à plusieurs certitudes et nos dirigeants sont au pied du mur:

  • Le processus législatif est long et se termine toujours par un consensus, souvent « le plus petit dénominateur commun », or, le temps presse !
  • Si rien n’est fait, c’est la fin de Schengen, la fin de la libre circulation des citoyens, un des piliers de l’Union.
  • Pour sauver Schengen, les 28 devront peut-être se poser la question de la place des opposants à cette proposition de la Commission dans Schengen.
  • Si rien n’est fait, l’avenir de l’Europe est en jeu.

Viviane Boussier (Groupe MoDem Europe78)

Mise à jour : Résultats du Conseil européen :

le dossier des garde frontières est renvoyé à la présidence néerlandaise (elle débutera le 1er Janvier 2016)

http://www.euractiv.fr/sections/leurope-dans-le-monde/les-etats-membres-renvoient-le-dossier-des-gardes-frontieres-la

« Nous ne pouvons pas laisser l’Italie et à la Grèce seules [face à la crise]. Nous devons nous entraider. Cela fait quatre ou cinq mois que nous avons ce problème. Pour d’autres sujets très importants, il nous a fallu des années », a-t-elle [A Merkel] précisé…. Mais ce sont des hommes qui attendent !

Sur ce sujet: Parti Démocrate européen

Communiqué de presse de Marielle de Sarnez, mercredi 16 Décembre

Frontières, asile, Syrie: les trois urgences du Conseil européen

Intervenant aujourd’hui en session plénière du Parlement européen réuni à Strasbourg lors du débat sur la préparation du Conseil européen des 16 et 17 décembre, Marielle de SARNEZ, vice-présidente du Mouvement démocrate, a déclaré :

« Il est évident qu’il faut que l’Europe retrouve une capacité à agir. Il  y a eu beaucoup trop de temps perdu, et c’est donc plus qu’urgent. Oui bien sûr, il faut que l’on contrôle nos propres frontières. C’est une évidence. Si nous n’arrivons pas à le faire Schengen va mourir. Schengen va de pair avec le contrôle de nos frontières extérieures. Toutes les grandes puissances du monde fonctionnent de cette façon-là. Nous demandons depuis des années un corps de garde-côtes et de garde-frontières. J’espère que nous allons enfin aller dans cette direction.

Il faut aussi une politique européenne harmonisée du droit d’asile. Qu’en est-il ? Qu’en est-il de la révision de Dublin? Qu’en est-il de la liste des « pays sûrs » qui n’est toujours pas sur la table  alors que cela fait des mois et des mois qu’on en parle ?

Enfin, il faut que l’Union européenne travaille à une sortie de crise, à une solution politique pour la Syrie. Il faut donner des perspectives à ce pays. Tout cela, et je le dis à la Commission et au Conseil, nous ne le ferons que s’il y a une volonté politique partagée entre la Commission et l’ensemble des États membres. » 

 

Terrorisme : les démocrates européens réclament un sursaut européen

À l’issue de la réunion d’urgence de ce jour des ministres de l’intérieur de l’Union européenne, la française Marielle de SARNEZ et le belge Gérard DEPREZ, respectivement Secrétaire Générale et Délégué Général du Parti démocrate européen, et parlementaires de l’Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe,  ont déclaré :

Après les attentats de Paris de vendredi dernier, les citoyens européens attendent de l’Europe des mesures fortes. La première exigence qu’ils manifestent légitimement est que l’Europe les protège. C’est pourquoi, nous, démocrates européens, demandons que soient corrigées d’urgence les faiblesses actuelles du dispositif de sécurité.

Schengen doit être réformé d’urgence. Les autorités compétentes des États membres doivent transmettre au fichier central européen (SIS), la liste de toutes les personnes suspectées de terrorisme ; obligation qui n’existe pas aujourd’hui aussi impensable que cela paraisse. Cette mesure ne sera efficace que si parallèlement on organise un contrôle systématique de tous ceux qui pénètrent dans l’espace Schengen, y compris les ressortissants européens. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Par ailleurs, nous demandons que soit mis en place au plus vite un fichier européen d’empreintes digitales de tous les combattants étrangers identifiés par les services de sécurité des États membres.

Nous avons besoin d’urgence d’un vrai PNR européen, c’est-à-dire reposant sur un partage obligatoire des données de tous les passagers. Trop d’États membres veulent encore garder pour eux les données sensibles, rendant de fait le système beaucoup moins efficace qu’attendu.

Enfin,  nous avons besoin de bâtir l’Europe du renseignement. Les dirigeants européens doivent créer un FBI européen au sein d’Europol.

À cet égard nous notons que les propositions des ministres européens de l’intérieur vont dans le bon sens. Mais nous sommes dans un temps où les engagements ne suffisent plus, passons aux actes !

 

 

Au-delà du deuil, contre l’indécision

Syvie Goulard, Députée au parlement européen, s’exprime dans cette tribune.

Le bilan est lourd, nous atteint tous, parfois de très près; après le deuil, les réflexions: Aucun pays n’est à l’abri. Aucun ne s’en tirera seul.

Le terrorisme a encore frappé Paris. Le bilan est lourd et nos pensées vont d’abord aux proches des victimes, aux forces de l’ordre et aux personnels soignants des hôpitaux parisiens.
 
Des armes de guerre ont été utilisées, en pleine ville, contre des civils. L’enquête déterminera les circonstances exactes des attaques. Mais on peut  déjà en tirer plusieurs leçons. 
 
Aveugle, le terrorisme tue au hasard. Il ne tue cependant pas par hasard.  Les islamistes ont visé des lieux de détente : un match amical de football, un concert, des restaurants dans des quartiers branchés, jeunes. C’est la liberté, c’est notre mode de vie qui sont visés. Les autorités françaises ont dû déclarer l’état d’urgence. De telles mesures sont prévues par les lois de la République mais elles n’en constituent pas moins une entorse temporaire à l’Etat de droit. Tout en reconnaissant qu’il faut aider les forces de l’ordre à assurer la sécurité, dans un contexte particulièrement difficile, il est crucial de continuer à défendre, envers et contre tout, la primauté des libertés publiques. Certaines déclarations invitant à créer un camp de type Guantanamo en France, ou incriminant sans discernement tous les musulmans sont inacceptables et à courte vue. C’est exactement le type de réactions que les terroristes espèrent susciter.
 
La ville de Paris a de nouveau été visée mais déjà Rome est sur la liste des cibles potentielles, ainsi que Londres ou Washington. Nous ne devons pas oublié que Liban a été frappé récemment, comme la Russie ; le Nigeria, la Libye ou la Syrie vivent la violence au quotidien. Toutes les victimes méritent notre compassion et d’autres peuples notre solidarité. Aucun pays n’est à l’abri. Aucun ne s’en tirera seul.

Nous payons les conséquences d’une forme d’indécision collective qui touche bien des groupes humains.

L’Europe a sa part de responsabilité, et tout particulièrement les Etats qui la composent puisque ce sont eux seuls qui sont les maîtres des traités. Depuis des années, avec une incroyable désinvolture, les gouvernements ont laissé l’Europe de la défense en déshérence….

La totalité de la tribune est ici (photo, S. Goulard)