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Lettre de Marielle de Sarnez n° 44, Juillet 2014

Avec la fin de la session parlementaire (14 au 17 Juillet), arrive la lettre de Marielle de Sarnez.

Comme pendant la mandature précédente, nous retrouverons les principales actualités de cette session, les prises de position des députés ADLE (Alliance des Démocrates et Libéraux pour l’Europe)

La lettre est ICI

 

L’Europe va un tout petit peu mieux. La France va toujours aussi mal…

Ce sont les premiers mots de la lettre de Robert Rochefort, la première de son second mandat, mais aussi un résumé de la situation actuelle de notre pays. Nous venons aussi d’apprendre (vendredi 25 juillet) que la courbe du chômage a encore augmenté en Juin (peu, 0,5%) mais elle ne s’infléchit toujours pas !

L’Edito de Robert Rochefort est ci-dessous :

L’Europe va un tout petit peu mieux. La France va toujours aussi mal. Tel est me semble-t-il le constat qui s’impose en cette fin juillet alors que nous allons accorder une trêve estivale à notre activité parlementaire à Strasbourg et à Bruxelles.

 Commençons par notre pays. Un échange vif a opposé il y a quelques jours le Président de la République et le Président du MEDEF. Parce que ce dernier, dans une interview du Figaro a déclaré qu’il ne voyait pas la reprise économique, que l’investissement était toujours atone. François Hollande a violemment répliqué : « Pierre Gattaz a un problème de langage et ce langage-là doit changer ».  Comme cette phrase est révélatrice de l’état d’esprit du pouvoir. Comment expliquer que les fausses prophéties positives ne soient pas autoréalisatrices ? C’est même le contraire. Elles entament encore un peu plus le faible résidu de confiance du pouvoir politique. Comme l’affirme avec justesse François Bayrou : aucun effort ne peut être obtenu de notre pays, sans commencer par un immense devoir de vérité. J’ai pendant plus d’un an répété mois après mois dans la presse que l’inversion de la courbe du chômage ne se produirait pas de sitôt, malgré les déclarations officielles du Ministre ayant en charge les questions d’Emploi. Je réaffirme également que la croissance ne repartira pas tant que les réformes structurelles indispensables ne seront pas effectuées. C’est-à-dire pas seulement à demi-annoncées, contredites le lendemain et renvoyées aux calendes grecques dès leur application effective.

 L’Europe maintenant. L’élection de Jean-Claude Juncker est un petit pas significatif vers davantage de démocratie en Europe. Mais c’est également un triple espoir. Celui d’une politique qui concilierait rigueur indispensable à l’égard des Etats aux comptes publics non suffisamment maitrisés et relance grâce à un grand programme d’investissement dans les réseaux numériques et les infrastructures : un « Paquet Juncker », un peu comme il y a eu le « Paquet Delors » malheureusement insuffisamment mis en œuvre. Deuxième avancée : un compromis tant dans le programme de la future Commission que par l’élection de son Président entre les trois groupes les plus européens du Parlement : le PPE (la droite modérée), les socialistes (largement plus modérés que leur composante française), et les centristes dont nous faisons partie, et sommes désormais, nous les Français du MoDem et de l’UDI, la première délégation. Enfin, troisième espoir. Celui qui tient à l’homme lui-même. J’ai eu l’occasion d’échanger avec Jean-Claude Juncker durant la campagne dans le Sud-Ouest. Même si notre choix était bien entendu le succès de Guy Verhofstadt, l’ancien Premier Ministre luxembourgeois a, me semble-t-il, parfaitement compris la période très particulière dans laquelle nous sommes. L’Europe joue son avenir dans la période qui s’ouvre. Et le temps ne peut plus être aux demi-mesures. Les décisions doivent être claires, lisibles, rapides, et efficaces. Les chefs d’Etat et de gouvernement permettront-ils à M. Juncker de remplir parfaitement sa mission ? Ce sera je crois le combat des mois à venir.

 J’ai retrouvé avec beaucoup de plaisir et de volonté d’agir la commission du Marché intérieur et de la protection des consommateurs. Mes collègues m’en ont élu 2ème Vice-Président. C’est un encouragement que je prends très au sérieux. J’ai également accepté de devenir Vice-Président du Conseil d’administration du Centre européen de la Consommation franco-allemand de Kehl, mon collègue allemand Andreas Schwab en assurant la présidence. Ce sera pour moi l’occasion de continuer mon engagement en faveur des consommateurs, tout en prenant pleinement conscience de la composante transfrontalière qu’elle doit comporter.

 Je vous souhaite à tous une excellente période aoutienne qui je l’espère vous permettra de pleinement récupérer d’une année forte en événements politiques et en engagement militant pour beaucoup d’entre vous. Je remercie encore tous ceux qui se sont mobilisés dans le Sud-Ouest pour se mettre au service de mon élection. C’est à mon tour de me mettre à leur service. Le rendez-vous de la rentrée se profile déjà. La première manifestation à laquelle je participerai sera la réunion organisée par la fédération MoDem des Pyrénées-Atlantiques autour de François Bayrou, le 30 août à Baudreix. Puis viendra, le weekend des 18-19-20 septembre, l’université de rentrée de notre mouvement à Guidel en Bretagne comme les années passées. J’espère également que nous reprendrons avec nos amis de l’UDI les réflexions communes destinées à forger une alliance politique déjà bien amorcée à l’occasion des élections municipales et surtout européennes.

À bientôt, donc.

Robert Rochefort

Conseil du Parti Démocrate Européen

Réuni à Bruxelles, le Parti démocrate européen (PDE) a tiré le bilan des élections européennes.

Par la voix de sa secrétaire générale Marielle de Sarnez, le PDE affirme que « plus que jamais, nous avons besoin de retrouver la confiance des citoyens », après la poussée antieuropéenne et populiste.

… nous ne parlons pas assez d’Europe lorsque nous revenons sur nos scènes politiques nationales….  il est « impossible qu’une institution soit aussi illisible » : sans lisibilité, il ne peut y avoir de compréhension et donc d’adhésion (François Bayrou à ce conseil)

… l’Europe est un vieux continent qu’il faut « moderniser » sur l’idée d’une « rénovation économique » alliée à une « rénovation sociale » (Jean-Marie Cavada à ce conseil)

Voir le communiqué de Marielle de Sarnez sur le site du PDE

Voir aussi les nominations des élus MoDem/UDI aux Commissions : ICI et celle de Robert Rochefort (MoDem) à la Vice-Présidence du Centre européen de la Consommation à Kehl en Allemagne : ICI. On se rappelle que  Robert Rochefort est l’ancien Président du CREDOC, le Centre de Recherche pour l’Etude et l’Observatoire des Conditions de vie.

Quel agenda pour l’UE après les élections européennes du 24 mai ?

Le nouveau Parlement européen issu des élections doit maintenant s’organiser. Cela peut sembler se faire sur un temps interminable, mais il ne faut pas oublier que le Parlement européen n’est pas l’Assemblée Nationale et que tout est affaire de consensus.

1ére étape (déjà terminée depuis le 24 juin) : Formation des groupes politiques

Qu’est-ce qu’un groupe politique ? Un groupe est composé d’au moins 25 députés élus dans au moins 7 états membres; ils se rassemblent selon leur appartenance politique et non par pays.

Chaque groupe politique désigne un président et, dans certains cas, deux co-présidents; chaque groupe  propose des candidats à tous les postes importants, notamment celui du Président du Parlement, des vice-présidents et des présidents de commissions.

Sept groupes politiques sont représentés au Parlement européen, auxquels s’ajoutent les députés non-inscrits:

Le groupe de centre-droit du Parti populaire européen et des Démocrates Chrétiens (PPE-DE, auquel appartient l’UMP, 221 députés), le Groupe de l’Alliance Progressiste des Socialistes & Démocrates (S&D, auquel appartient le PS, 191 députés) sont les deux principaux. Les cinq autres sont l’ADLE (Alliance des démocrates et libéraux pour l’Europe, auquel appartient le groupe « Les européens », UDI-MoDem), les Verts/ALE (auquel appartiennent les « Verts français) , l’ECR (Conservateurs et réformistes européens), le GUE/NGL (Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique auquel appartiennent le parti de Gauche, le Parti communiste et la Gauche unitaire) et l’EFD (Europe, Libertés et démocratie).

Le 24 Juin: Les dirigeants des deux grandes familles politiques se sont réunis pour discuter d’un accord sur les thèmes qui vont dominer le calendrier politique européen pour les cinq prochaines années. Ils se sont partagé le mandat de président du Parlement européen : un accord prévoit  que la première moitié de la législature verrait le Parlement dirigé par le socialiste Martin Schulz, président sortant du Parlement européen,  puis par un membre du parti conservateur à partir de janvier 2017 (le Français Alain Lamassoure est évoqué du côté du PPE).

La grande coalition entre le Parti populaire européen et les Socialistes et démocrates au Parlement européen fait son chemin, car, même si ces deux partis ont la majorité, celle-ci est faible. Les Libéraux pourraient alors jouer un rôle dans cette coalition et permettre une adoption plus facile des textes de lois.

Les groupes poursuivront leurs discussions lors de la première session plénière du nouveau Parlement, à Strasbourg, du 1er au 3 Juillet

A propos des groupes, le FN n’a pu constituer un groupe; c’est un échec peut-être provisoire car les alliances peuvent changer en cours de mandature. Mais la conséquence immédiate est la perte des avantages liés à la présence d’un groupe: une tribune pour s’exprimer, et surtout la manne financière.

2éme étape (en cours): Election du Président de la Commission

27 juin: les chefs de gouvernement ont désigné JC Juncker, le candidat du PPE, comme président de la commission, sous réserve du vote du Parlement européen, le 15 juillet, semble-t-il.

Pour la 1ere fois, sous la pression de Cameron, les 28 ont dû voter puisqu’il n’y avait pas d’unanimité sur le nom de JC Juncker. C’est ce que voulait le Premier ministre anglais, avec une arrière pensée surtout nationale puisque cette position lui permet de montrer sa fermeté face à ses confrères européens : « « Je leur ai dit qu’ils regretteraient toute leur vie le nouveau processus de nomination du président de la Commission. Je défendrai toujours les intérêts britanniques »a tweeté David Cameron après le choix officiel du Conseil européen.

Le 1er Juillet: début de la présidence tournante de l’UE, jusqu’en décembre 2014. L’année 2015 verra la présidence de la Lettonie et du Luxembourg.

Le traité de Lisbonne a maintenu cette présidence tournante qui permet aux dirigeants et à leur opinion publique de s’impliquer plus directement dans les affaires européennes, un travail qui consiste surtout à organiser les réunions de l’UE et à résoudre les problèmes politiques qui peuvent se poser en essayant de trouver un consensus.

Du 1er au 3 juillet : Session inaugurale du Parlement européen

Les 751 députés européens éliront le président du Parlement européen,  les 14 vice-présidents et les cinq questeurs responsables des questions administratives et financières intéressant directement les députés et leurs conditions de travail.

3éme étape (à venir):

Du 7 au 10 Juillet: constitution des commissions parlementaires

Du 14 au 17 juillet : 1ère séance plénière du Parlement à Strasbourg avec l’élection du président de la Commission européenne (confirmation ou non du nom de JC Juncker)

Les 8 et 9 Octobre: session plénière du Parlement qui se prononcera sur la composition de la nouvelle commission

Mais avant :… vacances bien méritées !

Pour les lecteurs qui seraient intéressés par la question du traité transatlantique, voir le site de Toute l’Europe ICI et ICI

Source: sites du Parlement européen, d’EurActiv et de Toute l’Europe