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Quelle réponse peut-on apporter face à l’engagement jihadiste des jeunes ?

Marielle de Sarnez était l’invitée de BFM TV le 19 Novembre pour s’exprimer sur l’engagement jihadiste de jeunes Français, un engagement qui touche aussi d’autres jeunes européens. Il faut que l’Europe se coordonne davantage car nous sommes tous confrontés à ce problème

Retrouvez ses propos ci-dessous :

Que faut-il faire pour lutter contre l’engagement jihadiste de jeunes Européens ?

Je crois que tous les pays européens se cherchent sur cette question. Il y a eu une loi en France qui va bien sûr dans le bon sens. Il y a d’autres types de loi, comme en Suède, qui essaient de gérer le retour de ceux qui reviennent pour favoriser leur réintégration. Ce soir, je pense d’abord à cet Américain et à sa famille.

Il y a une propagande quand vous regardez ces vidéos de barbarie abominables. Daesh fait de la propagande, il y a une espèce de stratégie de l’horreur relayée, cela fait partie de leur manière d’agir. Il faut que l’Europe agisse davantage, se coordonne davantage. Il faut essayer d’analyser la manière dont ces jeunes français sont pris, enlevés, manipulés afin de trouver une réponse.

Je crois vraiment qu’il faut que l’on travaille davantage au plan européen qu’on ne le fait : nous sommes tous exactement devant la même problématique, nous sommes tous confrontés à Daesh, et pas seulement là-bas ! Là-bas, c’est aussi le résultat de mauvais choix, le résultat d’une guerre qui a été menée en Irak et qui a vraiment produit le pire de ce qu’on peut produire en Irak… C’est aussi le résultat de problèmes d’une guerre civile en Syrie. Daesh a désigné Bachar el-Assad comme ennemi.

 

Par où faut-il commencer ?

La France et l’Europe ont deux ennemis en même temps : les jihadistes de Daesh et de l’autre côté Bachar el-Assad. J’exècre ce qu’il a fait de son pays, notamment en envoyant tous ses civils se faire tuer. En même temps, il faut que l’on hiérarchise les choses dans le temps ! La priorité est la lutte contre Daesh.

J’ai fait un rapport au Parlement européen contre les sites pédophiles et je me suis heurtée à la Commission européenne à l’époque qui ne voulait surtout pas légiférer sur le blocages de certains sites internet. Pour moi, ma liberté s’arrête quand la liberté de mes enfants est menacée. Ce combat-là, je l’ai mené. Il faut le mener aujourd’hui contre la manipulation de tous ces jeunes, car ils sont manipulés, ils sont influencés. Il faut voir ce qu’on leur raconte ! Moi, je suis pour un encadrement beaucoup plus strict, beaucoup plus ferme, beaucoup plus sévère sur internet. C’est très important de le faire.

 

Que fait-on de ceux qui rentrent ?

Parmi ceux qui rentrent, il y a deux cas. Il y a ceux qui restent encore dangereux pour la société française et qu’il faut vraiment surveiller : j’imagine que les services s’en occupent. Et puis il y a ceux qui sont allés là-bas, rentrent et veulent se réintégrer. La Suède a mis en place des programmes d’accompagnement et de remise à pied dans la société pour ces jeunes qui se sont fourvoyés, reviennent et dont on pense qu’il sont de bonne foi.

La vidéo est ICI

 

 

Lettre de Marielle de Sarnez, députée au Parlement européen

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La lettre n° 45, de Marielle de Sarnez, Députée au Parlement européen, est disponible en cliquant sur le lien ici.

Vous trouverez les actualités de la dernière session plénière à Strasbourg : Commission Juncker, prises de position sur l’Ukraine et la menace  de l' »Etat islamique » ( Marielle est membre de la Commission des Affaires étrangères) et la guerre à mener contre le virus Ebola.

Actualités européennes

Sauf retard, la nouvelle commission européenne « Juncker » va enfin se mettre au travail le 1er Novembre.

Ce sera aussi la fin de la mandature de Barroso. Dix ans à la tête de la commission européenne, avec un bilan qui est loin de faire l’unanimité ! A sa décharge, il faut reconnaître que ce furent des années de crises: le « non » français et néerlandais à la constitution européenne, la crise en 2008, les difficultés de l’euro, les crises « extérieures » dont celle de l’Ukraine.

Ce sera aussi le départ de Lady Ashton, qui, certainement, ne sera pas regrettée ! La crise ukrainienne et sa politique jusqu’au boutiste ont été le couronnement de sa gestion calamiteuse des Affaires étrangères ! Pratiquement aucune communication sur la politique de l’UE alors que cette dernière manque cruellement de clarté dans l’opinion publique.

Les nouveaux commissaires prendront leurs fonctions après avoir terminé leurs auditions et sessions de rattrapage (la commission est, à ce jour, presque complète). On peut regretter les politiques politiciennes qui ont vu des négociations entre eurodéputés de gauche et de droite pour garder l’un (Pierre Moscovici en France) contre un autre (l’Espagnol Miguel Canete). La candidate de l’ADLE, Alenka Bratusek, a fait les frais de ces accords puisque soutenue par aucun des deux grands partis, mais il faut reconnaître que sa prestation orale a été désastreuse.

A propos de Pierre Moscovici, la liste des 22 questions écrites qui lui ont été posées en séance de  rattrapage sont ICI

Les eurodéputés se prononceront sur cette commission lors de la session plénière à Strasbourg du 20 au 23 Octobre. Ils prépareront la réunion du Conseil européen des 23 et 24 Octobre et devront se prononcer sur le projet de budget de l’UE pour 2015, ainsi que sur la mise en œuvre des recommandations de l’UE aux états membres quant à leur politique économique. Ce sera donc la Commission actuelle Barroso qui donnera son avis sur les budgets nationaux et non la future (avec P Moscovici )

Il restera à Juncker à relancer l’Europe !

Transparence du TIPP (Partenariat transatlantique pour le Commerce et l’Investissement).

Les négociations entre les Etats-Unis et l’Union européenne sur ce partenariat ont commencé en juillet 2013. L’absence de transparence dans ces négociations a été sévèrement critiquée pendant la campagne des élections européennes et a cristallisé les attaques contre le manque de démocratie européenne.

Le 9 Octobre, le Conseil des ministres de l’UE a donné son accord : le mandat de négociation a été officiellement publié sur le site du Conseil européen. Les anti-TIPP trouvent ce pas tardif et insuffisant.. . mais néanmoins on peut maintenant lire ce document ICI !

Viviane Boussier (groupe MoDem Europe 78)

 

 

Drapeau Européen

Commission Juncker : le nouveau visage de l’Union Européenne

Après les députés du Parlement européen élus au mois de Juin, après l’élection du Président de la Commission européenne, la nouvelle commission « Juncker » se met en place.

Les 28 commissaires de la future commission doivent être approuvés, dans leur totalité, par les députés. Auparavant, chaque candidat doit « passer un grand oral » de trois heures devant les commissions parlementaires responsables du portefeuille qui leur est attribué afin de vérifier leur engagement européen et leurs compétences.  Je n’ai jamais autant travaillé de ma vie que pour préparer ces auditions avoue M Barnier, le Commissaire sortant au Marché intérieur. Une tension d’autant plus grande qu’il y a toujours le risque de voir sa candidature rejetée par les parlementaires (il y eut trois recalés en 2004) !

Après le vote d’investiture, la nouvelle Commission pourra alors commencer à travailler.

Cette procédure, longue, mais transparente puisque diffusée sur internet, est décrite sur le site du Parlement européen (suivre le déroulé indiqué sur le bandeau de la page).

Les auditions

Elles vont durer du 29 Septembre au 7 Octobre… et ce n’est pas facile pour tous les candidats, comme en témoigne cet article extrait du site de Bruxelles 2 !

Parmi les auditions difficiles, on pense à celle de Pierre Moscovici, l’ancien ministre des finances d’un pays qui n’a pas la réputation d’être un modèle dans ce domaine ! Si on ajoute à ceci quatre rendez-vous annulés avec les députés alors qu’il était ministre, ce qui a fortement déplu, et la mauvaise humeur allemande le concernant, le candidat français aura fort à faire, malgré ses efforts passés pour défendre l’Union bancaire (audition le 2 Octobre).

Ce sera difficile aussi pour le Hongrois Tibor Navracsics, ex ministre du gouvernement autoritaire de Viktor Orban, et candidat au poste de Commissaire en charge de l’éducation, la culture, la jeunesse et la citoyenneté.

Le britannique Jonathan Hill aura aussi fort à faire avec les parlementaires puisque candidat présenté par un pays qui ne fait pas partie de l’euro, il sera  attendu sur son point de vue sur le mécanisme du sauvetage de l’union bancaire !

Voir le calendrier des auditions sur le site de « Toute l’Europe »

Le 22 octobre, le Parlement réunit en session plénière votera pour approuver (ou non) les candidats. Si le vote est positif, la Commission européenne 2014-2019 prendra ses fonctions et pourra alors commencer à travailler !

Même si elle a tous les outils pour le faire, encore faut-il qu’elle puisse les utiliser !

Viviane Boussier (groupe MoDem Europe 78)