Initiatives 78 lance le débat sur le Revenu universel : « retours presse »

Jeudi dernier, à Versailles, l’association Initiatives 78 recevait
politiques, experts et citoyens engagés pour débattre du
Revenu Universel. 
Organisé par Michel Dupart, cet évènement fut l’occasion de
« dépasser les clivages idéologiques et partisans pour réfléchir et
construire ensemble le monde de demain » comme l’affirme Jean-
Baptiste Hamonic dans le reportage de TVFIL 78( ci-dessous)
 
Parmi la soixantaine de participants, de nombreux élus et
sympathisants du MoDem 78 étaient présents ,dont Huguette
Fouché et Bruno Millienne, conseillers régionaux. En fin de
soirée, ce dernier a conclu :  « nous sommes à la croisée des
chemins. On s’est polarisé sur l’emploi, oubliant toutes les autres
activités qui contribuent pourtant au bien commun. Il est possible
de reprendre notre vie en main. Le revenu universel ne répond pas
à une logique d’assistanat mais à une logique de solidarité et
d’anticipation des mutations économiques et sociétales« . 
 
Le Président du MoDem 78 a également rappelé que « le
MoDem 78 met en place un groupe de travail sur cette question
du Revenu Universel. Nous savons que nos cadres nationaux
regardent ce sujet de près, notamment le sénateur J.M
Vanlerenberghe qui présidera un groupe d’étude au Sénat sur
cette thématique. »
Jean-Baptiste Hamonic, délégué départemental, affirme quant
à lui qu’ « il est possible d’inscrire le revenu universel à l’ordre du
jour de la Présidentielle de 2017. Je suis convaincu que nous,
centristes, pourrions porter cette idée.« 
Retour sur cette soirée grâce au reportage de TVFIL (ICI)
et à l’article paru ce mercredi 1er Juin dans les Nouvelles
Revenu universel : l’idée fait son chemin de gauche
à droite 
L’utopie prend corps et pourrait devenir réalité. Le revenu
universel est aujourd’hui un projet porté par de nombreux
responsables politiques, de droite et de gauche. Mais sous un
même nom, il présente différents visages. 
Il titille la classe politique depuis quelques mois et
l’approche de l’élection présidentielle focalise l’attention sur le
principe.
Le revenu universel était au centre d’un dîner-débat,
jeudi 26 mai, au restaurant Le Bistrot du boucher, à
Versailles. L’association Initiative 78, classée au centre de
l’échiquier politique, invitait décideurs et politiques de
tous bords à débattre en public. Benoît Hamon (PS) a pu
ainsi confronter ses idées à celles de Frédéric Lefebvre (LR),
sur un sujet qui, au final, franchit allègrement les frontières
des partis traditionnels.
Les longues carrières en chute libre
 
« C’est un concept très ancien, théorisé par Thomas More en
Angleterre au XVIe siècle », rappelle François-Xavier Oliveau,
chef d’entreprise, administrateur de l’Association pour
l’instauration d’un revenu d’existence. Le revenu universel est
repris à la Révolution, puis au XXe siècle, avec Martin
Luther King, par exemple.
Pour les intervenants, la révolution numérique change
la donne de l’emploi. La robotisation réduit le temps de
travail, le nombre de salariés, les longues carrières deviennent
plus rares. « On passe désormais seulement 11 % de sa vie
à travailler, les carrières sont de plus en plus perlées. On travaille
moins pour gagner plus, nous sommes dans une société où le
travail est de moins en moins nécessaire, où l’on est en train de se
libérer du temps de travail », ajoute Xavier Oliveau. 
Pour le dirigeant d’entreprise, faire ses courses, effectuer
du bricolage chez soi, garder ses enfants, est apparenté à
un travail, gratuit, mais qui pourrait parfaitement entrer
dans le cadre d’un revenu universel.
Pour Eric Verhaeghe, écrivain, ancien administrateur de
la Sécurité sociale, deux voies se présentent sur cette idée :
un revenu minimum d’existence qui permettrait de simplifier
les agrégats de minima sociaux, devenus aujourd’hui un mille-
feuille incompréhensible, même pour les travailleurs sociaux ;
et un revenu universel permettant, lui, dans une veine plus
libérale, de redistribuer une richesse, à toute la population,
puisque chaque citoyen pourrait en bénéficier toute sa vie.
Reprendre sa vie en main
 
 
« 300 milliards, soit 15 % du PIB annuel, pourraient être
redistribués, soit un revenu d’existence de 450 € mensuels»,
calcule Eric Verhaeghe.
Benoît Hamon voit dans le revenu universel une façon
d’accompagner la métamorphose du travail dans la société en
relativisant sa place. « Un minimum pas trop élevé, dont le
montant devra demeurer incitatif à l’activité et au travail », dit
le député des Yvelines.
Une position partagée par Fréderic Lefèbvre qui voit
dans l’accumulation des aides une situation qui ne donne pas
envie de travailler et qui ne profite pas forcément, comme le
RSA, à ceux qui en auraient le plus besoin, en particulier les
personnes à la rue.
 
« Un revenu universel fait faire des économies à l’Etat, en matière
de justice, de soins, de dégradations évitées, d’accueil d’urgence
au coût bien plus élevé qu’un logement social « , ajoute-t-il, en
faisant référence à un projet conduit aux Etats-Unis.
Mené dans l’Utah, il a permis, selon le député, de
rémunérer tous les sans-abri, et de leur donner un toit. En dix
ans, leur nombre a chuté de 75 %. Chaque sans-abri coûte
désormais 11 000 dollars annuels, contre 16 870 avant la mise
en place d’un revenu universel et d’une aide personnalisée.
Le revenu universel fait chuter la violence, permet aussi la
création d’entreprises par des gens qui ne s’éloignent pas du
travail mais reprennent leur vie en main.
Emmanuel Fèvre, Les Nouvelles, 1/06/2017
 
 


Viviane Boussier, le 1 juin 2016