Chers Amis,
Les électeurs ont fait leur choix. Après 17 années de gouvernance socialiste, la Région Ile-de-France va enfin connaître l’alternance.
Cette victoire de la droite et du centre doit être pour tous source d’espérance et d’avenir prometteur. Ce renouveau à la tête de la première région de France opère également un changement dans la manière d’exercer le pouvoir et de faire de la politique.
En effet, Valérie Pécresse a été la première candidate à se défaire de tous ses mandats et à démissionner de la Haute Fonction Publique pour se consacrer exclusivement aux Franciliens et à sa fonction de présidente de région. Elle ne sera pas non plus candidate à la primaire de la droite pour l’élection présidentielle de 2017.
Le soir de sa victoire, elle a également déclaré qu’elle serait une présidente de région « libre » et qu’elle ne serait la femme « d’aucun parti et d’aucun lobby ». Je crois sincèrement qu’elle tiendra cette promesse et qu’à l’instar de Xavier Bertrand dans la région NPDCP, elle sera constamment à la recherche du consensus et affranchie des directives de la Rue de Vaugirard.
Car, disons nous les choses clairement, bien que cela demeure à ce jour clairement insuffisant, les lignes bougent ! Elles bougent à gauche, car cette dernière a compris que si elle n’arrivait pas unie au 1er tour des présidentielle dans 18 mois, elle serait éliminée – il devrait en résulter une « gauchisation » du PS – et elles bougent aussi à droite, avec des prises de positions comme celles de Xavier Bertrand, Jean-Pierre Raffarin et NKM qui, en s’opposant à la ligne du « ni-ni » prônée par Sarkozy s’est vue exclure de la direction des Républicains.
Nul ne peut prévoir comment et avec qui la recomposition politique se fera, mais elle se fera. L’idée d’un axe central commence à faire son chemin chez nos concitoyens et chez nos politiques. Je vous renvoie en ce sens aux derniers sondages post-régionales. On peut légitimement penser que – enfin ! – nos gouvernants ont saisi que l’ennemi commun était le FN et que pour le vaincre il fallait d’une réformer la classe politique (proportionnelle, non cumul, exemplarité et moralité), et de deux opérer de larges rassemblements permettant d’avancer ensemble dans la même direction pour le bien commun. Et cela commencera par l’inversion de la courbe du chômage qui, a progressé de la même façon que le vote FN. La main tendue par Raffarin au gouvernement – saisie par Manuel Valls – pour un « pacte républicain contre le chômage » est une bonne chose. Après les discours, je veux donc leur dire : chiche !
Si la période actuelle est propice aux doutes, interrogations et même aux craintes, nous ne pouvons pas nous payer le luxe de nous diviser. Nous devons au contraire tous ramer dans la même direction. Ce malgré nos divergences et nos idéaux. Nous partageons un cadre de valeurs communes et la volonté indéfectible de redresser notre pays. La condition pour y parvenir est donc d’avancer ensemble.
Nous ne pouvons plus rester dans une gouvernance clanique. Pour preuve, le dernier sondage Odoxa qui fait apparaître que 7 Français sur 10 souhaitent que droite, centre et gauche s’entendent pour gouverner ensemble.
En cela, la liste d’union dans laquelle nous étions engagés pour l’Ile-de-France et qui nous a permis d’avoir 13 élus MoDem dont deux Yvelinois (Huguette Fouché et moi-même), a répondu aux souhaits d’un grand nombre d’électeurs. Je tiens d’ailleurs à vous préciser que cette campagne fut intense mais heureuse, car nos différentes sensibilités ont été respectées et nos suggestions respectées. Cela fut un véritable travail d’équipe, autour d’un projet commun et ambitieux pour notre région.
Et, comme je le disais plus haut, ne nous y trompons pas, d’ici à la présidentielle de 2017, je suis persuadé que nous allons assister à une grande recomposition du paysage politique français. L’inexorable montée du FN et le manque de courage politique qui viennent de marquer au fer rouge l’histoire de la Vème République nous oblige à repenser sans délais notre façon d’ exercer le pouvoir. Pouvoir, ce mot qui porte désormais une connotation négative tant il semble de plus en plus éloigné des citoyens.
Recomposition politique. Voilà qui ne peut que réjouir les centristes que nous sommes, car c’est ce à quoi nous aspirons depuis longtemps, pour ne pas dire depuis toujours !
Cela signifie-t-il, comme le prédise certains, que le Centre va disparaître ? Je ne le crois pas !
De l’expérience que nous avons vécu avec Huguette Fouché et tous les militants MoDem qui ont bien voulu nous accompagner lors de cette campagne des régionales, et que je tiens à remercier ici pour leur formidable investissement, il ressort que ce sont nos différences et nos sensibilités diverses qui ont fait notre force. Ce sont également nos différences qui nous permettrons d’assumer notre mandat électif à la région dans le respect de l’intérêt général des Franciliens.
Ce changement de logiciel que nous avons opéré au niveau régional aura bien entendu sa réplique au niveau national dans les mois qui viennent.
Si pour l’instant cette union s’est faite autour de la droite et du centre, je suis intimement persuadé que dans très peu de temps certains sociaux démocrates ne tarderont pas à nous rejoindre, afin que nous puissions, en toute responsabilité, proposer aux Français une autre voie que la traditionnelle voie des chefs de clans candidats à la Présidence de la République. C’est à mon sens la seule manière de contrer la montée de l’extrême droite dont l’application du programme serait mortifère pour la France.
Mais nous avons peu de temps pour réussir ce pari ! 18 mois ! C’est la raison pour laquelle j’invite ceux qui partagent cette vision à se jeter corps et âme dans le combat aux côtés d’Alain Juppé, afin que la primaire de droite accouche de la victoire d’un rassembleur progressiste qui, engagera avec François Bayrou et d’autres ce nouvel idéal de gouvernance dont la France a tant besoin. Ne nous mentons pas, il est aujourd’hui le mieux placé – mieux placé que François Bayrou – pour contrer le FN, tout en rassemblant les forces vives du pays déterminées à rebâtir la Nation.
Si nous voulons sortir la France de l’ornière dans laquelle elle s’est enfoncée depuis trop longtemps, il n’y a pas d’autre alternative. Et la réussite de ce grand projet tient en grande partie à notre volonté de le faire vivre.
S’engager dans cette voie, ce n’est pas renoncer ! Bien au contraire, c’est faire preuve de responsabilité et de courage politique. C’est redonner son vrai sens à l’action du politique. Le temps de l’entre soi est révolu !
Alors non, le Centre n’est pas mort des alliances qu’il a passé ! Bien au contraire, ces alliances nous ont permis de faire entrer en responsabilité une grosse cinquantaine de candidats MoDem en France métropolitaine. Et grâce à nos mandats électifs, nous comptons bien faire entendre haut et fort nos voix pour l’accomplissement de la réussite de ce changement de logiciel !
Cette aventure passionnante qui s’ouvre désormais à nous, je vous invite à y participer sans crainte. Nous devons peser de tout notre poids pour qu’elle réussisse. Et je vous le promets, nous, MoDem 78 (et autres fédérations si elles le veulent bien), n’attendrons après personne. Nous aurons deux priorités : contribuer à bâtir un programme présidentiel pour le candidat qui voudra bien le porter, et investir – avec encore plus de détermination – le terrain. Nous devons aller à la rencontre des Français, à commencer par les Yvelinois. Nous devrons investir les territoires que nous avons trop longtemps délaissés : les milieux ruraux et les banlieues. Car, certes nous devrons convaincre ceux qui nous « ressemblent », mais il faudra surtout aller chasser sur les terres du FN. Il nous faudra « récupérer » nos concitoyens égarés.
J’ai confiance en nous, en notre capacité d’adaptation aux nouvelles exigences et mutations de la vie politique française. J’ai confiance en notre capacité à peser sur le projet présidentiel – quelque soit notre candidat – pour que vive enfin une nouvelle France démocrate, celle des solutions trans-partisanes et efficaces !
Démocratiquement vôtre,
Bruno Millienne
Président du MoDem 78
Conseiller régional d’Ile-de-France