On fait quoi maintenant ?

C’est la question que  Bruno Millienne, Conseiller Régional d’Ile-de-France – Groupe du Centre et des Démocrates et Président du MoDem78 propose de poser à l’Etat, par l’intermédiaire de Jean-François Carenco, Préfet de la région Île-de-France.

Cette question est posée après que le plan antidrogue de Valérie Pécresse ait été retoqué par le Préfet d’Île-de-France. Promis en 2015 par la candidate LR, dans son programme, ce plan a été adopté an Mai 2016 par le Conseil régional.

Ce plan prévoit que les tests soient organisés sur la base du volontariat dans les établissements scolaires après validation de leur conseil d’administration. Seuls les médecins et infirmières scolaires seraient habilités à les faire passer ainsi que des associations de prévention des addictions. Les résultats, individuels, ne pourraient être donnés qu’aux parents et aux jeunes testés. Le chef d’établissement n’aurait en sa possession que des chiffres anonymes et globaux.

Après le « retoquage » de ce projet par le Préfet de région, voici, ci-dessous,  la proposition de Bruno Milienne après un rappel du contexte.

Pour resituer le débat je vous livre un extrait d’un article du Figaro du 19 août 2016 :

Promis en 2015 par la candidate LR, dans la course à la présidence, finalement adopté en mai par le conseil régional – la droite a voté pour, la gauche contre, le FN s’est abstenu -, le plan « pour des lycées sans drogues et sans addiction » a été retoqué cet été par le Préfet de la région Île-de-France. Dans une lettre adressée le 4 juillet à Valérie Pécresse, Jean-François Carenco explique que la région outrepasse ses prérogatives dans le domaine sanitaire et social. « Prétexte fallacieux , estime-t-on dans l’entourage de Valérie Pécresse. Le gouvernement est dans un double déni, non seulement démocratique, mais aussi un déni vis-à-vis des phénomènes d’addiction et de décrochage scolaire. »Dans une réponse, le 20 juillet, au préfet, la présidente s’étonne que « depuis dix-sept ans de gestion de gauche » les politiques éducatives mises en oeuvre dans les lycées n’aient jamais été remises en cause par l’État, alors même que cette action comprend « de nombreuses interventions de prévention en matière de santé des jeunes » . La présidente explique en outre que son projet antidrogue vise aussi à lutter contre le décrochage scolaire. Évoquant un « double défi scolaire et sanitaire » , elle rappelle les résultats de l’étude de The Lancet , publiée en 2014 : selon la revue scientifique britannique, les jeunes qui consomment du cannabis ont 60 % de risques supplémentaires d’échec scolaire par rapport à leurs camarades qui n’en fument pas. Mais le sujet des tests salivaires est politiquement et juridiquement délicat. L’idée, défendue ces dernières années par Jean-François Copé et Éric Ciotti, est largement critiquée à gauche. « Un dispositif tout-répressif et stigmatisant qui traite chaque jeune comme un délinquant en puissance », estime le groupe socialiste et apparentés du conseil régional d’Île-de-France. « Une proposition à l’efficacité douteuse », selon le premier ministre, Manuel Valls, qui, dans une interview au Parisien en juillet, évoquait une « droite qui cherche à donner des gages ». Principal syndicat de chefs d’établissement, le SNPDEN-Unsa s’est, quant à lui, montré sceptique quant à la faisabilité et l’efficacité de tels tests en termes de prévention.

Posée ainsi on voit bien que la mesure adoptée en mai par le Conseil Régional est loin de faire l’unanimité. Au sein du Groupe du Centre et des Démocrates d’Ile-de-France, nous nous doutions bien de la polémique qu’allait provoquer cette mesure. Si nous avons voté cette délibération, c’est que nous étions aussi conscients du réel problème que constituent les addictions aux drogues et à l’alcool des lycéens. Valérie Pécresse, dans sa réponse au Préfet de la Région Ile-de-France, a raison d’évoquer un “double défi scolaire et sanitaire” en rappelant les résultats de la revue scientifique “The Lancet” qui établit que les jeunes qui consomment du cannabis ont 60% de risques supplémentaires d’échec scolaire par rapport à ceux qui n’en fument pas. Le grand mérite de la Présidente de la Région Ile-de-France aura été de mettre sur la table un sujet tabou qui ne fait qu’empirer depuis plus de 40 ans.

Les pouvoirs publics n’ont rien fait d’autre jusqu’à maintenant que de se voiler la face et faire comme si tout cela n’existait pas. Il est plus que temps d’agir! C’est aussi la raison pour laquelle nous avons proposé, lors du vote de cette délibération, un amendement qui a été accepté et dont nous pourrions nous servir aujourd’hui sans aucune contestation. Cet amendement propose d’analyser les eaux usées des lycées pour y relever les taux de substances addictives. Il prévoit de financer l’analyse des eaux usées à partir d’une technique mise au point par l’unité de pharmacologie de l’université Paris-Sud. Par technique de spectrométrie de masse, il s’agit d’analyser les résidus de substances illicites à partir d’échantillons prélevés au niveau des collecteurs d’eaux usées. Une stratégie qui garantit l’anonymat le plus strict et qui permettrait de mieux savoir si tel ou tel établissement présente un problème de drogue au niveau global, ou non. Une telle analyse coûterait environ 600 euros par établissement scolaire.

Alors, Madame la Présidente, voilà ce que je vous propose. Appliquez notre amendement à tous les lycées franciliens, établissez la cartographie des lycées d’Ile-de-France les plus touchés, publiez nos résultats dans la presse et remettez nos conclusions au gouvernement avec une question et une seule : ON FAIT QUOI MAINTENANT ?

Finalement que l’Etat assume ses responsabilités, nous, nous aurons assumé les nôtres en livrant un état objectif des problèmes d’addiction dans nos lycées.

Merci.

Bruno Millienne

Conseiller Régional d’Ile-de-France – Groupe du Centre et des Démocrates

 


Viviane Boussier, le 21 août 2016