L’Ukraine et l’UE: communiqué de Marielle de Sarnez

Au lendemain du référendum aux Pays-Bas relatif à l’accord d’association entre l’Ukraine et l’Union européenne, Marielle de SARNEZ a déclaré :

« Ce résultat est inquiétant vis-à-vis de l’Ukraine qui a vitalement besoin de nous. Ce pays voisin attend de l’Union européenne une coopération plus étroite et surtout le signal que nous sommes à ses côtés pour l’aider à sortir des difficultés dans lesquelles elle est, pour l’aider à se réformer, pour l’aider à lutter contre la corruption. Or c’est un signal inverse qui vient d’être envoyé.

 Il est inquiétant car il met en évidence le repli sur soi, les égoïsmes nationaux et les peurs exacerbées qui sont toujours mauvais conseillers.

 Au moment où l’Union européenne traverse la crise la plus grave de son histoire, il est plus que jamais temps de réaffirmer notre attachement commun à la solidarité européenne. Le projet européen mérite une réflexion. Nous avons besoin de construire une Europe plus démocratique pour que les citoyens s’y retrouvent, une Europe plus efficace pour affronter les défis de la mondialisation. Je forme donc le vœu que les chefs d’État et de gouvernement se mettent rapidement autour de la table et se montrent à la hauteur de ce nouveau défi. »

Pourquoi ce référendum est-il inquiétant, non seulement pour l’Ukraine et pour la solidarité européenne mais  pour l’UE elle-même  ?

Le 6 Avril les Néerlandais se sont prononcés contre l’accord d’association entre l’UE et l’Ukraine.

Il s’agit d’un accord commercial facilitant les échanges, signé entre l’UE et l’Ukraine en mars 2014. Cet accord prévoit aussi la libéralisation des visas contre l’engagement ukrainien de mener des réformes et de lutter contre la corruption. Le gouvernement néerlandais a approuvé ce traité, comme les27 autres états, mais leur Parlement ne s’était pas prononcé.

Or, en 2015, une loi néerlandaise prévoit un référendum consultatif si une pétition réunit au moins 300 000 signatures, ce qui fut le cas.

Les résultats du référendum ont donné le « non » en tête avec 61,1% des voix, mais seulement 32,2% de participants.

Ce non à l’Ukraine est la victoire des eurosceptiques et le rejet en bloc  de l’euro, des migrants, des réfugiés, peur qu’un super-Etat européen raye de la carte le pays et bien sûr critique du bilan du gouvernement libéral-social-démocrate de Mark Rutte » liste Jean Quatremer.

Ces résultats sont d’autant plus inquiétants que la date du référendum britannique approche.

Enfin après « Grexit « et « Brexit »,  « Nederxit » pourrait être le prochain terme à la mode chez les eurosceptiques, car après ce succès référendaire pour le PVV d’extrême-droite, le parti peut rêver à un second scrutin, cette fois-ci sur la sortie des Pays-Bas de l’UE. Une perspective qui inquiète Bruxelles car contrairement aux Britanniques qui bénéficient déjà de nombreuses dérogations communautaires, les Pays-Bas sont un membre central et fondateur de l’Union.

En soi, le vote néerlandais, consultatif, n’est pas contraignant, mais comme le dit J.C. Juncker, il peut « ouvrir la voie à une crise européenne« , « ouvrir » étant un euphémisme … « Une de plus » serait plus approprié semble-t-il !

Source principale: les Coulisses de Bruxelles

 

 


Viviane Boussier, le 10 avril 2016