Communiqué de presse sur les nouveaux EPCI et le Projet Régional de Coopération Intercommunale

Le préfet vient de dévoiler sa proposition de carte des nouveaux Etablissements Publics de Coopération Intercommunales (EPCI) et du projet de Schéma régional de coopération intercommunale qui doit être arrêté avant le 28 Février 2015.

Le MoDem78 a bien conscience que des intercommunalités de 200.000 habitants ne seront pas de taille à équilibrer le Grand Paris qui regroupera plus de 6 millions d’habitants.

Sous cet angle, la construction d’entités plus importantes par le regroupement de certaines des intercommunalités actuelles fait sens, dès lors qu’elle s’inscrit dans une logique de territoire. Mais, le découpage proposé pose de nombreuses questions.

Les premières réactions politiques publiées dans la presse ne sont, de notre point de vue, qu’effets de manches politiciens. Aucune des questions de fond n’est abordée.

A l’heure où l’on demande aux collectivités locales de faire les économies drastiques dont le pays a besoin, la précipitation avec laquelle on veut mettre en place ces « méga-intercommunalités », paraît pour le moins étrange.

C’est la raison pour laquelle nous avons décidé d’être particulièrement vigilants sur leur mise en place. Nous n’en sommes aujourd’hui qu’à la phase de consultation, mais c’est justement maintenant qu’il nous faut poser les bonnes questions :

  • Alors que nous sommes en plein redécoupage des régions et en tenant compte du fait que les Conseils Généraux ne seront pas supprimés avant 2020, nous ne voyons pas dans l’instauration de ces nouvelles intercommunalités où est la simplification du mille-feuille administratif, ni même la réalité des économies financières qui en découlerait.
  • Personne n’est aujourd’hui capable de nous dire comment seront réparties les compétences entre les différents niveaux administratifs (communes/intercommunalités/département/région), ni même comment seront gouvernées ces nouvelles entités rassemblant plusieurs de nos EPCI actuelles. Rappelons quand même que certaines d’entre elles n’existent que depuis janvier 2014 et peinent à trouver une cohésion.
  • Pas la moindre idée non plus sur la répartition pôle économique/habitat, ni même sur la nature de l’habitat qui sera proposé : certaines de nos communes sont-elles destinées à devenir les « cités dortoirs » des lieux d’activités économiques ?
  • L’un des problèmes majeur de la grande couronne réside dans la politique des transports. Si nous imaginons bien le maillage qui sera mis en place entre Paris et les intercommunalités, que fait-on du maillage transverse indispensable de banlieue à banlieue?
  • Comme d’habitude dans ces grands projets, l’Etat a oublié que le département des Yvelines, notamment, reste très rural. Or, nous ne voyons pour l’instant rien qui traite de la question de la désertification des petites communes de notre département. Au contraire, le schéma proposé laisse l’impression qu’une partie du département serait vouée à l’abandon, en particulier le Sud et l’Ouest.

Il nous parait très peu démocrate de lancer ces projets sans aucune consultation des citoyens. Or c’est un choix structurant dans les modes de vie, qui concerne chacun des habitants de ces territoires.

Alors, et parce que c’est avant tout notre devoir de citoyen, le MoDem78 sera très vigilant sur les réponses que l’Etat sera en capacité de nous donner sur tous ces points.

Conscients, mais responsables, nous ne sommes pas contre des évolutions, à condition qu’elles aillent dans le sens de l’intérêt général des citoyens.

 

Bruno Millienne

Président par Intérim du MoDem78

 


Bruno Millienne, le 16 septembre 2014